Paroles des chants mai 2025

Scène 1 : Le grenier

Les enfants : Marie, Raphaël, Essia, Vincent

Quelque part à notre époque, quatre cousins et cousines s’éclipsent d’un 
repas de famille et bravent l’interdit du grenier ...

I. Noël des enfants qui n’ont plus de maison | C. Debussy (Chœur de femmes)

Nous n’avons plus de maisons ! 
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris, 
Jusqu’à notre petit lit ! 
Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi, 
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ, 
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller ! 
Nous n’avons plus de maisons ! 
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris, 
Jusqu’à notre petit lit ! 
Bien sûr ! Papa est à la guerre, 
Pauvre maman est morte ! 
Avant d’avoir vu tout ça. 
Qu’est-ce que l’on va faire ? 
Noël, petit Noël, n’allez pas chez eux,  n’allez plus jamais chez eux, punissez-les ! 
Vengez les enfants de France ! 
Les petits Belges, les petits Serbes,  et les petits Polonais aussi ! 
Si nous en oublions, pardonnez-nous. 
Noël ! Noël ! Surtout, pas de joujoux, 
Tâchez de nous redonner le pain quotidien. 
Nous n’avons plus de maisons ! 
Les ennemis ont tout pris, tout pris, tout pris. 
Jusqu’à notre petit lit ! Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi, 
Ils ont brûlé l’église et monsieur Jésus-Christ, 
Et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller ! 
Noël ! Écoutez-nous,  nous n’avons plus de petits sabots ! 
Mais donnez la victoire aux enfants de France.

II. War song | H. Werner (Chœur d’hommes)

Anglais :
1  The banners waving 
to battle call!
Brave boys to arms, 
brave boys to arms!
With music's strains, 
that so gaily fall,
Each heart soon warms, 
each heart soon warms.
While drummers and fifers 
with cheering sound,
March o'er the ground,
Foe in sight, 
we for fight prepare.

2  A patriot brave 
we can rightly prize
In freedom's band, 
in freedom's band;
Undaunted he the foe defies,
With sword in hand, with sword in hand.
And those who respond 
to their country's call,
For freedom fall, 
for freedom fall,
By the free, 
honoured be their grave.
Traduction française :
1 Les bannières s'agitent 
pour appeler au combat !
Braves garçons aux armes, 
braves garçons aux armes !
Au son de la musique, 
qui tombe si gaiement,
Chaque cœur se réchauffe, 
chaque cœur se réchauffe.
Tandis que les tambours et les fifres, 
au son des acclamations, 
Marchent en cadence,
L'ennemi en vue, 
nous nous préparons au combat.

2 Nous pouvons à juste titre récompenser 
un patriote courageux
Dans l'orchestre de la liberté, 
dans l'orchestre de la liberté ;
Il défie l'ennemi sans se décourager,
L'épée à la main, l'épée à la main.
Et ceux qui répondent 
à l'appel de leur pays,
Pour la liberté tombent, 
pour la liberté tombent,
Par les libres, 
que leur tombe soit honorée.

Scène 2 : Les photos

Dans quel camp étaient les grands-parents ?
Il semblerait qu’ils aient gardé des souvenirs ...

III. Dans la troupe Medley militaire | R. Passaquet

Papa, Maman, cet enfant n'a qu'un œil !
Papa, Maman, cet enfant n'a qu'une dent !
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'un œil !
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'une dent !

Papa (mon p'ti), Maman (mon gros), cet enfant n'a qu'un œil ! (Qu'un œil ?)
Papa (Oui), Maman (J'écoute), cet enfant n'a qu'une dent ! (Qu'une dent ?)
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'un œil ! (C'est embêtant)
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'une dent 
(Qu'un œil, qu'une dent)
C'est embêtant

Refrain : 
Dans la troupe y'a pas d'jambes de bois 
(Papa, Maman, cet enfant n'a qu'un œil !)
Y'a des nouilles mais ça n'se voit pas 
(Papa, Maman, cet enfant n'a qu'une dent !)
La meilleure façon de marcher, c'est sûrement la nôtre 
(Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'un œil !)
C'est de mettre un pied d'vant l'autre et de r'commencer 
(Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'une dent !)

Nous en avons, vous en avez,
Nous en avons plein l'dos, plein l'sac (AH)
Plein l'fond des godillots, 
des pelles, des pioches, (Papa Maman)
Des gamelles et des bidons, (cet enfant)
Des rivets et des boulons (n'a qu'un oeil)
Des carottes dans l'vent, (Ha papa)
Des navets dans les mollets ! (maman)
Nous en avons, vous en avez, (cet enfant n'a qu'une dent)
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'un œil ! (Nous en avons, vous...)
Rhââ qu'c'est embêtant d'avoir un enfant qui n'a qu'une dent ! (... dans les mollets)

| Refrain |

Canon des couplets ci-dessus ainsi que :
Ra petit peton ra petit petit bus si tu rates le bus tu marcheras un peu plus


Refrain final 
Dans la troupe y'a pas d'jambes de bois 
Y'a des nouilles mais ça n'se voit pas 
La meilleure façon de marcher, 
c'est sûrement la nôtre
C'est de mettre un pied d'vant l'autre 
et de r'commencer
et de r'commencer 
et de reco   mmen   ceeeeer-----
(Nous en avons, vous en avez,
Nous en avons plein l'dos, plein l'sac 
Plein l'fond des godillots, des pelles, 
Des pioches, des gamelles et des bidons, 
Des rivets et des boulons 
Des carottes dans l'ventr,
Des navets dans les mollets !)
Rha

Scène 3 : La rencontre

Mamie était dans la résistance et Papi dans la Weiße Rose ? Ils ont lutté ensemble ! 
La Rose blanche est un groupe de 12 résistants allemands fondé en 1942, à Munich, ville de naissance du parti Nazi. 
Composé de quelques étudiants et de leurs proches, ce groupe distribue des tracts dénonçant la guerre et la politique du régime : ils sont arrêtés puis exécutés par la Gestapo en 1943.

Appel du 22 juin 1940 | Général de Gaulle

“L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la Patrie, commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront.
Il est, par conséquent, nécessaire de grouper partout où cela se peut une force française aussi grande que possible. 
Tout ce qui peut être réuni, en fait d'éléments militaires français et de capacités françaises de production d'armement, doit être organisé partout où il y en a.
Moi, Général de Gaulle, j'entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale.”

IV. Chant des partisans | Marly-Kessel-Druon-Hummel

1 - Ami, entends-tu le vol noir 
des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds 
du pays qu’on enchaîne ?
Ohé ! Partisans, ouvriers et paysans, 
c’est l’alarme !
Ce soir, l’ennemi connaîtra le prix du sang 
et des larmes…

2 - Montez de la mine, 
descendez des collines, camarades
Sortez de la paille les fusils, 
la mitraille, les grenades…
Ohé ! les tueurs, à la balle 
et au couteau tuez vite !
Ohé ! Saboteur, 
attention à ton fardeau… dynamite !

3 - C’est nous qui brisons les barreaux 
des prisons pour nos frères,
La haine à nos trousses 
et la faim qui nous pousse, la misère…
Il y a des pays où les gens au creux des lits 
font des rêves
Ici, nous, vois-tu nous on marche 
et nous on tue, nous on crève…

4 - Ici, chacun sait ce qu’il veut, 
ce qu’il fait quand il passe…
Ami, si tu tombes, 
un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain, du sang noir séchera au grand soleil 
sur les routes.
Sifflez compagnons, 
dans la nuit la liberté nous écoute…

5 - Ami, entends-tu le vol noir 
des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds 
du pays qu’on enchaîne ?
Ohé ! Partisans, ouvriers et paysans, 
c’est l’alarme !
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang 
et des larmes…

Scène 4 : Le livre

Lecture d’un extrait “Les combustibles” pièce de théâtre d’Amélie Nothomb (1994). 
La guerre, le froid et les pulsions du désir... Il faut se chauffer par n’importe quel moyen, même 
en brûlant des livres : mais par lesquels finir ?

Les Combustibles | Amélie Nothomb

Le professeur : Allons, calmez-vous, venez vous asseoir. (Daniel va s’asseoir, tendu comme un automate, le prof s’assied également).  
Mine de rien, c’était une sacrée question que me posait votre chère et tendre. La formulation habituelle en est: “Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte ?”. Interrogation que j’ai toujours trouvée un peu stupide, car absurde : si le métier de professeur d’université devait offrir en prime un voyage sur une île déserte, ça se saurait. Mais, posée à l’envers, la question devient essentielle : quels livres auriez-vous le moins de scrupules à détruire ? Sans la guerre, je n’aurais jamais envisagé cette hypothèse.  Et s’il n’y avait pas eu Sterpenich, je me demande l’œuvre de quel auteur j’aurais choisi de brûler en premier lieu. 

Daniel : Avec votre bibliothèque comme stock de base ? 

Le professeur : Oui elle constitue un peu la bibliothèque de l’honnête homme, en plus révolutionnaire, peut-être. Que brûleriez-vous ?

Daniel (en examinant les livres) : je ne peux m’y résoudre et pourtant j’ai l’impression que c’est un examen.

Le professeur : Un examen très spécial, un examen d’autodafé, organisé conjointement par la guerre et le froid.

V. De grandes cuillères de neiges | F. Poulenc

De grandes cuillères de neige
Ramassent nos pieds glacés
Et d'une dure parole
Nous heurtons l'hiver têtu.

Chaque arbre a sa place en l'air
Chaque roc son poids sur terre
Chaque ruisseau son eau vive
Nous, nous n'avons pas de feu (pas de feu)
Nous, nous n'avons pas de feu (pas de feu)
Pas de feu.

VI. Chanson de Craonne | Inconnu

Quand au bout d’huit jours, le r'pos terminé,
On va reprend' les tranchées,
Notre place est si utile 
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez, 
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot,
On dit adieu aux civ’lots. (civils)
Même sans tambour, même sans trompette, 
On s’en va là-haut en baissant la tête...

Adieu la vie, adieu l’amour, 
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c'est pour toujours, 
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau, 
Qu’il faut laisser sa peau,
Car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.
Oui les sacrifiés.

C’est malheureux d’voir 
sur les grands boul’vards 
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose, 
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu d'se cacher, tous ces embusqués 
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défend’ leurs biens, 
car nous n’avons rien, 
Nous aut’ les pauv’ purotins. (dans la purée) 
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défend’ les biens de ces Messieurs-là.

Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce sera votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez la guerre
Payez-la de votre peau
Car si vous voulez la guerre
Payez-la de votre peau

Scène 5 : La séparation

En fouillant, une cousine retrouve une lettre d’une parente de Mamie ... Lecture d’une chanson
d’Anne Sylvestre “Mon mari est parti” (1961) suivi d'autre lecture.

La Première Guerre mondiale a laissé en France près de 650 000 veuves et 805 000 orphelins.
Si le conflit n’a pas révolutionné la place des femmes dans la société, il n’en a pas moins bouleversé leurs vies, les soumettant à des épreuves physiques et morales terribles, modifiant la place qu’elles occupaient dans leur milieu, leur ouvrant des horizons jusqu’alors cachés.

Mon mari est parti | Amélie Nothomb

Mon mari est parti un beau matin d'automne
Parti je ne sais où
Je me rappelle bien : la vendange était bonne
Et le vin était doux

La veille nous avions ramassé des girolles
Au bois de Viremont
Les enfants venaient juste d'entrer à l'école
Et le temps était bon

Mon mari est parti un beau matin d'automne
Le printemps est ici
Mais que voulez-vous bien que le printemps me donne
Je suis seule au logis

Mon mari est parti, avec lui tous les autres
Maris des environs
Le tien Éléonore et vous Marie le vôtre
Et le tien Marion

Je ne sais pas pourquoi et vous non plus sans doute
Tout ce que nous savons
C'est qu'un matin d'octobre ils ont suivi la route
Et qu'il faisait très bon

Des tambours sont venus nous jouer une aubade
J'aime bien les tambours
Il m'a dit "Je m'en vais faire une promenade"
Moi, je compte les jours

Mon mari est parti, je n'ai de ses nouvelles
Que par le vent du soir
Je ne comprends pas bien toutes ces péronnelles
Qui me parlent d'espoir

Un monsieur est venu m'apporter son costume
Il n'était pas râpé
Sans doute qu'en chemin il aura fait fortune
Et se sera nippé

Les fleurs dans son jardin recommencent à poindre
J'y ai mis des iris
Il le désherbera en venant me rejoindre
Lorsque naîtra son fils

Mon mari est parti quand déjà la nature
Était toute roussie
Et plus je m'en défends et plus le temps me dure
Et plus je l'aime aussi

Marion, m'a-t-on dit, vient de se trouver veuve
Elle pleure beaucoup
Éléonore s'est fait une robe neuve
Et noire et jusqu'au cou

Pour moi en attendant que mon amour revienne
Je vais près de l'étang
Je reste près du bord, je joue et me promène
Je parle à mon enfant

Mon mari est parti un beau matin d'automne
Parti je ne sais quand
Si les bords de l'étang me semblent monotones
J'irai jouer dedans

VII. Hymne des fratérnisés | P. Rombi L. Barth G. lewis (Chœur de femmes)

Solistes : Sofia et Judith

Anglais :
I hear the mountain birds
The sound of river singin'
The sound I often heard
It flows through me now
So clear and so loud
I stand where I am and forever 
I'm dreaming of home
I feel so alone
I'm dreaming of home...
It's carried in the air
The breeze of early morning
I see the land so fair
My heart opens wide
There's sadness inside
I stand where I am and forever 
I'm dreaming of home
I feel so alone
I'm dreaming, ... of home...
There is foreign sky
I see no foreign light
But far away am I
From some peaceful land
I'm longing to stand
A hand in my hand and forever 
I'm dreaming of home
I feel so alone
I'm dreaming of home...
Traduction française :
J’entends les oiseaux des montagnes
Le son des rivières chantantes
Une chanson que j’ai souvent entendue
Maintenant, elle s’infiltre tout en moi
D’une manière si claire et si forte
Mais je reste là où je suis
Et pour toujours je rêve de ma maison
Je me sens si seul
Je rêve de ma maison
Elle circule dans l’air
Cette brise matinale
Je vois cette terre si juste
Mon cœur s’ouvre en grand
Il y a de la tristesse à l’intérieur
Mais je reste là où je suis
Et pour toujours je rêve de ma maison
Je me sens si seul
Je rêve de ma maison
Le ciel ne m’est pas étranger
Je ne vois pas de lumière étrangère
Et pourtant je suis si loin
D’une terre si paisible
J’ai envie de rester debout
Une main dans ma main pour toujours... 
je rêve de ma maison
Je me sens si seul
Je rêve de ma maison

VIII. Le déserteur | B. Vian H. Berg V. Buisse

Solistes : Lucie, Justine, Laure, Sofia, Antoine, Christian, Marc et Cédric ;
Guitares : Laure, Cédric et Christian / Harmonica : Christophe

Marc
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Christian
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
Justine
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Cédric
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Laure
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Lucie
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé

Cédric, Laure et Lucie
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Antoine
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens
Sofia
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir

Antoine, Sofia, Marc
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Tutti
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

IX. Le prisonnier | B. Vian A. Lagree

Un soldat se traînait sur la route
Avec ses vieux souliers 
Un soldat se traînait sur la route
Les deux poignets liés
Tout le long de la ville
Il y avait des veuves
En le voyant si triste
Se mettaient à pleurer
Marche, brave soldat, marche
Il faut que tu marche
Car tu es prisonnier

Ils l'ont mis dans une forteresse
Les deux poignets liés
Ils l'ont mis dans une forteresse
Accroché par les pieds
Des hommes sont venus
Des lames affilées
Le sang sur sa peau nu
Commence à ruisseler
Parle, brave soldat, parle
Il faut que tu parles
Car tu es prisonnier

Si je dis ce que je ne veux dire
Ils vont me libérer
Si je dis ce que je ne veux dire
Je pourrai m'en aller
Et si je veux me taire
Jamais ne reverrai
Ma femme ni ma mère
Et mes enfantelets
Pleure, brave soldat, pleure
Il faut que tu pleures
Comme les prisonniers

Quand il eut vendu ses camarades
On l'a laissé aller
Quand il eut vendu ses camarades
On l'a laissé aller
Trainant sa pauvre honte
Son pauvre corps blessé
S'en alla sur la route
Avec ses vieux souliers
Marche, brave soldat, marche
Sur la route, marche
Car ils t'ont libéré

Quand il fut rentré dans sa demeure
Le temps avait coulé
Quand il fut rentré dans sa demeure
Une lettre a trouvé :
"Pardonne-moi, mon homme
On ne peut pas toujours
Coucher avec un rêve
Et se passer d'amour"
Crève, brave soldat, crève
Mieux vaut que tu crèves
On ira t'enterrer...

Scène 6 : Plongé dans le noir

Parmi les lettres se trouvait une missive officielle annonçant que le frère
 de Papi a disparu dans le camp de Neuengamme.
 
“ARBEIT MACHT FREI”
Depuis les premiers camps de concentration, créés par le régime Nazi pour interner, exploiter et tuer toutes personnes différentes, qu’elles soient des opposants politiques, handicapées, homosexuelles, “asociales”, des groupes ethniques ou religieux, jusqu’aux
 camps d’extermination de la Shoah ayant mené au génocide de près de 6 millions de Juifs,
 on estime à plus de 42 500 les camps créés de 1933 à 1945.

X. Ich wandre durch Theresienstadt | I. Weber

Allemand :
Ich wandre durch Theresienstadt,
das Herz so schwer wie Blei.
Bis jäh meine Weg ein Ende hat,
dort knapp an der Bastei.


Dort bleib ich auf der Brücke stehn
und schau ins Tal hinaus:
ich möcht so gerne weiter gehn,
ich möcht so gern nach Haus!

Nach Haus! -- du wunderbares Wort,
du machst das Herz mir schwer.
Man nahm mir mein Zuhause fort,
nun hab ich keines mehr.

Ich wende mich betrübt und matt,
so schwer wird mir dabei:
Theresienstadt, Theresienstadt,
wann wohl das Leid ein Ende hat?
wann sind wir wieder frei?
Traduction française :
Je me promène dans Theresienstadt, 
le cœur aussi lourd que du plomb,
jusqu’à ce que mon chemin 
   s’arrête brusquement,
là-bas, près du bastion.

Là, je m’arrête sur le pont
et regarde la vallée.
J’aimerais tant continuer à marcher, 
j’aimerais tant rentrer à la maison.

« A la maison ! », mot merveilleux, 
tu me rends le cœur lourd.
On m’a pris ma maison. 
Maintenant je n’en ai plus. 

Je m’en retourne triste et abattue, 
tant cela me pèse.
Theresienstadt, Theresienstadt, 
quand la souffrance prendra-t-elle fin ?
Quand serons-nous à nouveau libres ?

XI. Wiegala | I. Weber

Violoncelle : Flavie / Solistes Flavie, Marion et Alicia

Allemand :
Wiegala, wiegala, weier,
der Wind spielt auf der Leier.
Er spielt so süß im grünen Ried,
die Nachtigall, die singt ihr Lied.
Wiegala, wiegala, weier,
der Wind spielt auf der Leier.
Wiegala, wiegala, werne,
der Mond ist die Lanterne,
er steht 
am dunklen Himmelszelt
und schaut hernieder auf die Welt.
Wiegala, wiegala, werne,
der Mond ist die Lanterne.
Wiegala, wiegala, wille,
wie ist die Welt so stille!
Es stört kein Laut die süße Ruh,
schlaf, mein Kindchen, schlaf auch du.
Wiegala, wiegala, wille,
wie ist die Welt so stille! 
Traduction française :
Dodo l’enfant do,
Le vent joue de la lyre.
Il joue doucement entre les verts roseaux,
Le rossignol chante sa chanson.
Dodo l’enfant do,
Le vent joue de la lyre.
Dodo l’enfant do,
La lune est une lanterne,
Elle est suspendue 
au plafond noir du ciel,
Et contemple le monde.
Dodo l’enfant do,
La lune est une lanterne.
Dodo l’enfant do,
Comme le monde est silencieux !
Pas un bruit ne trouble la paix,
Toi aussi mon bébé, dors.
Dodo l’enfant do,
Que le monde est silencieux ! 

XII. Bachuri Le’an tisa ? | G. Klein (Chœur de femmes)

“Bachuri le’’an tisa ?
Chamudah kvarpasa.”

____________________________

“Mon garçon, où vas-tu ?
Mon chéri, c’est fini.”

XIII. Bella Ciao | Inconnu (Chœur d’hommes)

Soliste : Sébastien

Italien :
Una mattinà mi son svegliato,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Una mattinà mi son svegliato,
E ho trovato l'invasor.

O partigiano portami via,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
O partigiano portami via,
Ché io mi sento di morire.

E se io muoio sulla montagna,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E se io muoio sulla montagna,
Tu mi devi seppellire.

Tutte le genti che passeranno,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Tutte le genti che passeranno,
Mi diranno « Oh, che bel fior».

E questo fiore del partigiano,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E questo fiore del partigiano,
Morto per la libertà.
Traduction française :
Un matin, je me suis réveillé, 
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Un matin, je me suis réveillé,
et j’ai trouvé l’envahisseur.

Hé ! partisan emmène-moi,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Hé ! partisan emmène-moi,
car je me sens prêt à mourir.

Et si je meurs sur la montagne 
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et si je meurs sur la montagne
il faudra que tu m’enterres.

Tous les gens qui passeront, 
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Tous les gens qui passeront,
me diront « Oh, quelle belle fleur ».

Et cette fleur partisane,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et cette fleur partisane,
mort pour la liberté.

XIV. À la volonté du peuple | A. Boublil J.-M. Natel C.-M. Schönberg J. Locks

À la volonté du peuple
Et à la santé du progrès,
Remplie ton cœur d'un vin rebelle
Et à demain, ami fidèle
Nous voulons faire la lumière
Malgré le masque de la nuit
Pour illuminer notre terre
Et changer la vie.

Il faut gagner à la guerre
Notre sillon à labourer
Déblayer la misère
Pour les blonds épis de la paix
Qui danseront de joie
Au grand vent de la liberté

À la volonté du peuple
Et à la santé du progrès,
Remplie ton cœur d'un vin rebelle
Et à demain, ami fidèle
Nous voulons faire la lumière
Malgré le masque de la nuit
Pour illuminer notre terre
Et changer la vie.


À la volonté du peuple,
Je fais don de ma volonté.
S'il faut mourir pour elle,
Moi je veux être le premier,
Le premier nom gravé
Au marbre du monument d'espoir.

À la volonté du peuple
Et à la santé du progrès,
Remplie ton cœur d'un vin rebelle
Et à demain, ami fidèle
Nous voulons faire la lumière
Malgré le masque de la nuit
Pour illuminer notre terre
Et changer la vie.

Scène 7 : La dispute

Comment ne pas s’emporter face aux injustices et à ces traumatismes laissés par la guerre ?
 Les caractères et les différences de chacun des cousins et cousines prennent le dessus et la parole se perd ...
Alors que ce sont nos
 aïeux qui ont vécu les
 affres de la seconde
 guerre mondiale, de nombreuses familles vivent encore avec le lourd héritage de ce
 traumatisme.

XV. The Battle of Jericho | M. Hogan

Solistes : Judith et Sofia

Anglais :
Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho

Joshua fit the battle of Jericho, Jericho, Jericho
Joshua fit the battle of Jericho
And the walls come tumbling down

Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho

Joshua fit the battle of Jericho, Jericho, Jericho
Joshua fit the battle of Jericho
And the walls come tumbling down

Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho

Talk about your kings of Gideon
Talk about your men of Saul
But none like good old Joshua
And the battle of Jericho
That morning

Joshua fit the battle of Jericho, Jericho, Jericho
Joshua fit the battle of Jericho
And the walls come tumbling down

Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho

Right up to the walls of Jericho
He marched with spear in hand
Go blow that ram horn, 
Joshua cried
Cause the battle am in my hand

God almighty then the lamb ram sheep horn
begins to blow
And the trumpets began to sound
And Joshua commanded the children to shout!
And the walls come a tumbling down

Oh Lord, you know that Joshua fit the battle, 
the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho
The walls come tumbling down

Oh Lord, you know that Joshua fit the battle, 
the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho
Joshua fit the battle, the battle of Jericho
The walls come tumbling down
Traduction française :
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 

Joshua a combattu à la bataille de Jericho,
Jericho, Jericho 
Joshua a combattu à la bataille de Jericho, 
et les murs se sont écroulés.

Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 

Joshua a combattu à la bataille de Jericho,
Jericho, Jericho 
Joshua a combattu à la bataille de Jericho, 
et les murs se sont écroulés.

Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 

Vous pouvez parler des rois de Gédéon, 
vous pouvez parler des hommes de Saül,
Mais il n’y a personne comme le bon vieux Joshua à la bataille de Jéricho
Ce matin

Joshua a combattu à la bataille de Jericho,
Jericho, Jericho 
Joshua a combattu à la bataille de Jericho, 
et les murs se sont écroulés.

Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho,

Jusqu’aux murs de Jéricho
Il marchait, la lance à la main
« Va faire sonner les cornes de bélier », 
s’écrie Joshua
« Car la bataille est entre mes mains ».

Alors les cornes de bélier 
commencent à souffler, 
les trompettes commencent à sonner
Joshua ordonne aux enfants de crier, 
et les murs se sont écroulés.


Oh seigneur tu sais que Joshua a combattu à 
la bataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
et les murs se sont écroulés.

Oh seigneur tu sais que Joshua a combattu à 
la bataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
Joshua a combattu à labataille de Jericho, 
et les murs se sont écroulés.

XVI. Melody | M. Skoryk

Soliste : Judith

Sans paroles / Lecture d'un texte sur la mélodie

Barbara | Jacques Prévert, 1946 (Galimard)

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

XVII. Göttingen | Barbara G. Ballandras

Solistes français : Juline, Christophe, Justine Solistes allemand : Pauline, Félix
Texte lu : Judith / Piano : Firmin

Juline
Bien sûr, ce n'est pas la Seine, 
Ce n'est pas le bois de Vincennes, 
Mais c'est bien joli tout de même, 
À Göttingen, à Göttingen. 
Christophe
Pas de quais et pas de rengaines 
Qui se lamentent et qui se traînent, 
Mais l'amour y fleurit quand même, 
À Göttingen, à Göttingen. 
Justine
Ils savent mieux que nous, je pense, 
Juline
L'histoire de nos rois de France, 
Duo J & J 
Herman, Peter, Helga et Hans, 
In Göttingen. 
Pauline
Hier spielte auch ganz ohne Frage,
Félix
das Märchen uns'rer Kindertage:
Duo P & F
"Es war einmal...", ja wo begann's?
In Göttingen.
Félix
Gewiß, dort gibt es keine Seine
und auch den Wald nicht von Vincennes,
Justine
Mais Dieu que les roses sont belles 
À Göttingen, à Göttingen. 
Duo J & J
Nous, nous avons nos matins blêmes 
Juline
Et l'âme grise de Verlaine,  
Christophe
Eux c'est la mélancolie même, 
Piano seul
---
                 Trio Juline/Justine/Christophe + Judith (parler)              
Quand ils ne savent rien nous dire, 
Ils restent là à nous sourire 
Mais nous les comprenons quand même, 
Les enfants blonds de Göttingen. 

                                        Duo Pauline/Félix             +      Judith (parler)                                          
Was ich nun sage, das klingt freilich 			Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
für manche Leute unverzeihlich: 			Et que les autres me pardonnent,
Die Kinder sind genau die gleichen 			Mais les enfants ce sont les mêmes,
in Paris, wie in Göttingen. 				À Paris ou à Göttingen.
Duo P & C
Laßt diese Zeit nie wiederkehren 			O faites que jamais ne revienne 
und nie mehr Haß die Welt zerstören:			Le temps du sang et de la haine 
	Duo F & J	
Es wohnen Menschen, die ich liebe,			Car il y a des gens que j'aime, 
in Göttingen, in Göttingen 				À Göttingen, à Göttingen. 
	Duo P & J	
Doch sollten wieder Waffen sprechen,			Et lorsque sonnerait l'alarme, 
es würde mir das Herz zerbrechen!			S'il fallait reprendre les armes, 
	Duo F & J	
Wer weiß, was dann noch übrig bliebe 			Mon cœur verserait une larme 
von Göttingen, von Göttingen.				Pour Göttingen, pour Göttingen. 
Tous
Lalala…
Tous
Es blühen wunderschöne Rosen				Mais Dieu, que les roses sont belles
in Göttingen, in Göttingen.              		        À Göttingen, à Göttingen.               

Scène 8 (final) : Les réponses

Face à l’absurdité des querelles familiales, le caractère pacifiste du plus silencieux du groupe se
révèle et apaise la petite troupe. Il est temps d’aller demander des réponses
 aux grandsparents...

XVIII. Imagine | J. Lenon, Y. Ono M. Folz

Anglais / Allemand  :
Imagine there's no heaven
It's easy if you try
No hell below us
Above us only sky

Imagine all the people
Living for today (haha)
Imagine there's no countries
It isn't hard to do
Nothing to kill or die for
And no religion too

Imagine all the people
Living life in peace (youhou)
You may say I'm a dreamer yes
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us (hou)
And the world will be as one

Imagine no possessions
I wonder if you can
No need for greed or hunger
A brotherhood of man

Imagine all the people
Sharing all the world, you
You may say I'm a dreamer yes
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will live as one

Und eine neue Welt (live as one)
Und eine neue Welt (live as one)
Traduction française :
Imaginez qu’il n’y ait pas de paradis
C’est facile si vous essayez
Pas d’enfer en dessous de nous
Au-dessus de nous, seulement le ciel

Imaginez tous les gens
Vivant pour aujourd’hui (haha)
Imaginez qu’il n’y ait pas de pays
Ce n’est pas difficile à faire
Il n’y aurait pas de raison de tuer ou de mourir
Et pas de religion non plus

Imaginez tous les gens
Vivant en paix (youhou)
Vous pouvez dire que je suis un rêveur oui
Mais je ne suis pas le seul
J’espère qu’un jour tu nous rejoindras (hou)
Et que le monde ne fera plus qu’un

Imaginez que vous ne possédiez rien
Je me demande si vous pouvez
Pas besoin de cupidité ou de faim
Une fraternité d’hommes

Imaginez tous les peuples
Partager le monde entier,
Vous pouvez dire que je suis un rêveur oui
Mais je ne suis pas le seul
J’espère qu’un jour tu nous rejoindras
Et le monde vivra comme un seul homme.

Et un nouveau monde (vivre comme 
un seul homme)
Et un nouveau monde (vivre comme 
un seul homme)

XVIII. L’avenir est un long passé | Manau sur Quodlibet du concert

Slam : Cédric / Accordéon : Manüe / Piano : Firmin / Violoncelle : Flavie / Violon : Marion / Harmonica : Christophe / Guitarres : Laure, Lisa et Christian / Basse : Sébastien / Cajon : Jack-Olivier / Trompettes : Judith et Hugo / Hauboit : Amandine / Alto & Flûte traversière : Baptiste

Une pupille noire, entourée de blanc
Le visage fatigué braqué sur un lieutenant
L'ordre sera donné dans quelques instants
Deuxième assaut de la journée et 
Marcel attend
Il a placé au bout de son fusil une baïonnette 
pour lutter contre une mitraillette 
de calibre 12.7
Près de sa tranchée, placés à 20 ou 30 mètres, 
la guerre des bouchers, 
nous sommes en 1917
Tant de journées qu'il est là
À voir tomber des âmes
Tant de journées déjà passées 
sur le chemin des dames
Marcel sent que la fin a sonné
Au fond de sa tranchée ses mains 
se sont mises à trembler
L'odeur de la mort se fait sentir, 
il n'y aura pas de corps à corps, 
il sent qu'il va bientôt mourir
Comment un homme peut-il accepter 
d'aller au combat ?
Et quand il sent au fond de lui 
qu'il ne reviendra pas?
L'homme est-il un animal ?
Comme à cette époque, 
le mal est déjà caporal
La main du lieutenant doucement 
vers le ciel s'est levée
La suite, l'avenir est un long passé
L'avenir est un long passé
Le passé, le passé, le passé
Une pupille noire, entourée de blanc
Le visage ciré, son regard est terrifiant
Placés à quelques pas de là, des Allemands
1944, Jean-Marc est un résistant
Il a eu pour mission de faire sauter 
un chemin de fer
Lui qui n'est pas homme d'action 
est devenu maître de guerre
Après le cyclone qui frappa sa mère 
et son père d'une étoile jaune, 
idée venue droit de l'Enfer
Tant d'années passées à prendre la fuite
Tant de journées consacrées 
à lutter contre l'antisémite
Jean-Marc sait qu'il n'a plus de recours
Le câble qu'il a placé 
pour faire sauter le train est bien trop court
La mort se fait sentir, 
mais il n'a pas de remords
Comment le définir ?
C'est la nature de l'homme 
qui l'a poussé à être comme ça
Se sacrifier pour une idée,
je crois qu'on ne résiste pas
Le mal est maintenant général 
de toutes les forces armées 
occultes de la mauvaise époque 
de l'Allemagne
Au loin le train s'approche 
et l'on peut distinguer sa fumée
La suite, l'avenir est un long passé
L'avenir est un long passé
Le passé, le passé, le passé
Une pupille noire, entourée de blanc
C'est ce que je peux voir 
devant la glace à présent
Je viens de me lever il y a quelques instants
C'est difficile à dire au fond ce que je ressens
Après la nuit que j'ai passée, 
dur a été mon réveil
Y a tout ce que j'ai pu penser 
avant de trouver le sommeil
À toutes ces idées 
qui n'ont causé que des problèmes
La réalité et toutes ces images de haine
Tant d'années passées à essayer d'oublier
Tant de journées cumulées 
et doucement il s'est installé
Je me suis posé ce matin la question
Est-ce que tout recommence? 
Avons-nous perdu la raison?
Car j'ai vu le mal qui doucement s'installe 
sans aucune morale
Passer à la télé pour lui est devenu normal
Comme à chaque fois, avec un nouveau nom
Après le nom d'Hitler, j'ai entendu le nom du Front
Et si l'avenir est un long passé, 
je vous demande maintenant ce que vous en pensez
Comme Marcel et Jean-Marc 
ma vie est-elle tracée?
La suite, l'avenir est-il un long passé?
Je vous demande ce que vous en pensez
Verrai-je un jour le mal à l'Élysée?
La France est-elle en train de s'enliser?
L'avenir, l'avenir est-il un long passé?

XX. Earth Song | F. Ticheli

Anglais :
Sing, Be, Live, See...
This dark stormy hour,
The wind, it stirs.
The scorched earth cries out in vain :
O war and power,
You blind and blur.
The torn heart cries out in pain.
But music and singing
Have been my refuge,
And music and singing
Shall be my light.
A light of song,
Shining strong : Alleluia !
Through darkness, pain andstrife, 
I’ll Sing, Be, Live, See...
Peace.
Traduction française :
Chanter, être, vivre, voir...
Cette heure sombre et orageuse,
Le vent, il remue.
La terre brûlée crie en vain :
Ô guerre et puissance,
Tu aveugles et tu brouilles.
Le cœur déchiré crie sa douleur.
Mais la musique et le chant
ont été mon refuge,
Et la musique et le chant
Seront ma lumière.
Une lumière de chant
Elle brille fort : Alleluia !
À travers l’obscurité, la douleur et la lutte, 
je vais Chanter, être, vivre, voir...
La Paix.